Conférence du 27 mars sur la Convention
Compte rendu
Faisant part de ses premières impressions Anne-Marie Idrac a souligné que les conventionnels d'origine française, qui se réunissent régulièrement autour de Pierre Moscovici, ont au-delà de leurs appartenances différentes, une approche communautaire et non " souverainiste ". Dans l'ensemble, les Conventionnels ont montré un engagement fort, une véritable volonté de changer les choses, et l'espoir de ne pas être réduits à une simple " pré-CIG ". Le talent propre du Président de la Convention ainsi que du Présidium, rend possible une proposition à la fois imaginative et opératoire. La Convention a opté pour une réflexion fondée sur les objectifs et les missions de l'Union, plutôt que directement sur les institutions, qui sont avant tout des outils pour réaliser le projet. Deux sujets essentiels vont être au centre des débats :
Alain Lamassoure a également indiqué qu'à ses yeux, la Convention avait bien commencé, en se fixant des objectifs ambitieux. De plus, cette Convention n'a pas un mandat restreint et peut donc aborder tous les points utiles, elle rassemble des élus de toute l'Europe et ses débats sont publics. Pour la première fois, un débat entre fédéralisme et souverainisme est possible : dans un an, plus rien ne sera donc comme avant. Concernant la répartition des compétences, il s'agit de
faire une mise à jour. Selon Alain Lamassoure, la construction
européenne a été faite " à l'envers "
par rapport au schéma fédéral classique dans lequel
on commence par mettre en commun la monnaie, la politique extérieure
et la défense. L'Europe a commencé par le commerce. Il faut
à présent passer à la politique extérieure
européenne. Dans le même temps, beaucoup de compétences
communautaires n'ont plus nécessairement besoin d'être exercées
à l'échelon européen : il faut donc revoir l'acquis. Concernant l'exécutif européen, l'Union ne peut plus fonctionner sans dirigeant " à elle ". L'autorité devrait être incarnée par un exécutif avec une légitimité démocratique forte. Une élection permettrait également de développer un espace public européen. Trois difficultés ne manqueront pas de surgir :
Pervenche Berès a rappelé que si les fédéralistes avaient gagné la bataille de la méthode, il fallait à présent se mobiliser pour démontrer que la Convention débouchait sur une meilleure proposition qu'une CIG. Sur le fond des idées, rien n'est encore acquis. La Convention a un mandat pour redéfinir ou préciser la
nature du contrat entre les citoyens et l'Union. Il ne faut donc pas s'attacher
au terme de constitution, mais bien commencer par le contenu que sous-tendra
le texte proposé.
La Convention abordera quelques questions " techniques " très
complexes : comment organiser le contrôle démocratique des
coopérations renforcées. La question de la présidence
de l'Union ou de sa direction devra aussi être traitée et
les points de clivages seront très nets entre partisans du renforcement
du Conseil ou de la Commission. Face à cette alternative, l'analyse
du Commissariat Général au Plan, sous la responsabilité
de Jean-Louis Quermonne, mérite d'être approfondie (présidence
de chaque Conseil par le Commissaire responsable du secteur, qui résout
le problème des Présidences et celui de la dichotomie entre
ces deux institutions).
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