DEBAT SUR L'AVENIR DE L'EUROPE ET LA CONVENTION "
CONSTITUTIONNELLE "
Une méthode de travail au service de la démocratie, de
la transparence et de l'efficacité
Suggestions du Mouvement Européen International
Le Conseil européen de Laeken a décidé de convoquer
une Convention rassemblant les principales parties prenantes au débat
sur l'avenir de l'Union et ayant pour tâche d'examiner les questions
essentielles que soulève le développement futur de l'Union
et de rechercher les différentes réponses possibles.
Les questions énumérées par le Conseil européen
de Laeken peuvent être rassemblées sous cinq rubriques principales
: a. les compétences de l'Union ; b. la démocratie ;
c. l'efficacité ; d. la simplification des méthodes de décision
; e. la voie vers la constitution européenne.
Il serait nécessaire d'ajouter à ces rubriques d'autres
telles que le financement futur de l'Union élargie et le renforcement
de la citoyenneté européenne.
Sur base des décisions du Conseil européen de Laeken,
on peut mettre en lumière les dix éléments suivants
ayant une influence sur la méthode de travail de la Convention
et, d'une façon plus générale, la procédure
ayant comme objectif une Constitution pour l'Union à l'occasion
de la CIG de 2003 .
a. les pays candidats à l'adhésion participent à
part entière aux travaux de la Convention sans toutefois pouvoir
empêcher le consensus qui se dégagerait entre les Etats membres
;
b. les membres de la Convention ne pourront se faire remplacer par leurs
suppléants que s'ils sont absents ;
c. les méthodes de travail de la Convention seront arrêtées
par la Convention elle-même ;
d. les travaux s'achèveront après une année ;
e. le présidium aura un rôle d'impulsion et fournira une
première base de travail pour la Convention ;
f. le présidium pourra consulter les services de la Commission
et les experts de son choix sur toute question technique qu'il jugera
utile d'approfondir et il pourra créer des groupes de travail ad
hoc ;
g. la Convention se réunira à Bruxelles, ses débats
et l'ensemble des documents officiels seront publics ;
h. la Convention étudiera les différentes questions et établira
un document final qui pourra comprendre soit différentes options,
en précisant le soutien qu'elles ont recueilli, soit des recommandations
en cas de consensus ;
i. le document final, ensemble avec le résultat des débats
nationaux, servira de point de départ pour les discussions de la
CIG, qui prendra les décisions définitives
j. un forum sera ouvert aux organisations représentant la société
civile sous forme d'un réseau structuré d'organisations
qui seront informées régulièrement, pourront verser
leurs contributions au débat et pourront être auditionnées
ou consultées sur des sujets particuliers selon des modalités
à déterminer par le Présidium.
Le Mouvement Européen International est prêt à
jouer un rôle actif de réflexion, d'information, de facilitation
et de mobilisation aussi bien au niveau européen que national en
s'appuyant sur ses conseils nationaux et sur l'ensemble de ses organisations
membres.
Il pourra ainsi mettre à la disposition de la Convention la légitimité,
la représentativité et la visibilité de son action
en faveur de l'intégration européenne. Celles-ci ont été
renforcées grâce au travail constant effectué au niveau
européen, ainsi qu'au niveau national par les organisations du
Mouvement dans les Etats-membres et dans les pays candidats.
Dans le but de garantir - comme il avait été affirmé
dans le rapport Leinen adopté au Conseil fédéral
de Stockholm - la transparence, la démocratie et l'efficacité
des travaux de la Convention, le MEI propose :
I. en ce qui concerne la composition de la Convention
a. que les membres siègent selon leur famille politique d'origine
avec un espace consacré aux non-inscrits ;
b. que les suppléants aient le droit d'assister à toutes
les réunions de la Convention pouvant s'exprimer ou participer
aux décisions en l'absence des titulaires
II. en ce qui concerne l'organisation du débat autour des questions
sur l'avenir de l'Europe
a. qu'une réflexion préalable soit faite sur la finalité
de l'Union, sur ses valeurs fondamentales et sur ses frontières
en y associant le forum de la société civile ;
b. que les questions énumérées à Laeken soient
rassemblées autour des cinq rubriques indiquées ci-dessus
(compétences, démocratie, efficacité, simplification,
constitution) en y ajoutant des discussions sur la citoyenneté
européenne et sur le financement futur de l'Union élargie
;
c. que des groupes de travail soient constitués sur des questions
spécifiques telles que la distinction entre compétences,
le système de gouvernement de l'Union, les modalités d'entrée
en vigueur de la constitution et ses modes de révision
..
;
d. qu'un rapporteur soit nommé pour chacun des groupes de travail,
ayant la tâche de résumer l'ensemble des discussions et des
les présenter à la Convention et son Praesidium ;
e. qu'un rapporteur général soit nommé par le présidium
ayant la tâche de résumer l'ensemble des discussions et de
rédiger l'avant-projet du document final ;
f. qu'une place importante soit donnée aux résultats des
débats nationaux afin que le Conseil européen puisse disposer
d'une vision globale et cohérente des solutions à apporter
à la réforme constitutionnelle de l'Union ;
III. en ce qui concerne les modalités de décision de
la Convention
a. que le principe du consensus adopté par la Convention chargée
d'élaborer la Charte des droits fondamentaux soit adapté
aux exigences de transparence, de démocratie et d'efficacité
;
b. que la recherche d'un consensus soit effectué au sein de chaque
famille politique et ensuite au sein de chaque composante de la Convention
mais que le document final doit être l'expression de la volonté
d'innovation de la majorité des membres de la Convention en indiquant
- si nécessaire - les opinions minoritaires ;
IV. en ce qui concerne le dialogue avec la société civile
a. que ce dialogue soit garanti jusqu'à la fin des travaux de
la Convention aux niveaux européen et nationaux, notamment à
travers des auditions à caractère thématiques et
des initiatives régionales permettant des discussions ouvertes
entre des membres de la Convention et des représentants de la société
civile
b. qu'une place importante soit donnée aux initiatives assumées
par les assemblées parlementaires au niveau national et régional
c. que les sites " internet " créés à l'initiative
des institutions européennes permettent la mise en place d'un dialogue
interactif, en utilisant éventuellement la méthode de la
" chat-line " expérimentée avec succès
par le Président Prodi et par la présidence espagnole du
Conseil
d. que des réunions d'organisations et de réseaux représentatifs
de la société civile - suivant l'exemple de l'assemblée
citoyenne 2004 (créée en 2001 à l'initiative du MEI,
du Forum, de la Plate-forme d'ONG du secteur social et d'autres réseaux
d'ONG) - puissent avoir lieu à l'occasion (à la veille ou
à l'issue) des réunions plénières de la Convention
avec la participation du/des responsables de la Convention pour le dialogue
avec la société civile. Ces réunions pourraient avoir
lieu en coopération avec le Comité économique et
social.
Bruxelles, le 12 février 2002
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