Conférence
de presse de Madame Noëlle Lenoir,
Ministre déléguée aux Affaires européennes,
à Paris, le 2 septembre 2003.
Compte rendu
Le présent compte- rendu est fourni à titre indicatif,
les propos rapportés n'engagent pas leur auteur.
Paris, le 3 septembre 2003
2003- 2004 sera
une " cuvée exceptionnelle " pour l'Europe, a commenté
Noëlle Lenoir en insistant sur les quatre grands " rendez-
vous " de cette période :
- L'adoption de la Constitution, tout d'abord. La France
est favorable au maintien de l'équilibre trouvé au sein
de la Convention, et qui reflète la double légitimité
de la souveraineté partagée des Etats et de celle des
citoyens (avec notamment le rôle des parlements nationaux, du
Parlement européen, et la possibilité d'une initiative
législative populaire). La France est donc favorable à
l'adoption de ce texte " tel quel " avec quelques " ajustements
".
- L'élargissement, ensuite. Au cours de ses visites
dans les régions françaises, Noëlle Lenoir a pu constater
que les Français ne sont pas contre l'élargissement, mais
que cet événement suscite des craintes particulières
sur le plan économique et social (conséquences du ralentissement
de la croissance, avenir des acquis sociaux
).
- Les élections européennes du 13 juin
représenteront une étape importante. Les 25 peuples voteront
ensemble pour la première fois. La régionalisation du
scrutin en France permettra une responsabilisation de l'élu devant
ses électeurs. Parallèlement, les partis européens
seront créés grâce à l'adoption récente
du règlement portant leur statut.
- Le renouvellement de la Commission, avec 25 Commissaires.
Cet " égalitarisme total " est accepté par la
France, qui perd un Commissaire, en raison de la vocation de la Commission
à représenter l'intérêt général.
Après 2009, l'accent sera sans doute mis sur le caractère
trans- national de la Commission qui verra ses effectifs réduits.
Concernant la croissance et l'emploi, l'Europe connaît des difficultés
structurelles. Ainsi les dépenses en Recherche et Développement,
et pour l'enseignement supérieur sont nettement inférieures,
et le coût des brevets est nettement supérieur en Europe
par rapport aux Etats- Unis. L'accent devra être mis sur la créativité,
la recherche et la formation. Nous assistons actuellement, à
travers une multitude de rapports et d'analyses, à un foisonnement
intellectuel, il convient désormais de fixer la ligne de conduite.
La France porte donc plusieurs propositions pour améliorer la
situation européenne :
- La mobilisation des citoyens et la lutte contre l'abstentionnisme.
Noëlle Lenoir présentera bientôt une brochure sur
la " nouvelle Europe ", qui expliquera de façon non
technique le cadre européen aux citoyens. La Ministre a également
demandé un pavoisement du drapeau européen sur tous les
édifices publics, rappelant l'importance des symboles dans le
développement d'un patriotisme européen.
- Un engagement fort pour la réussite de l'élargissement.
Les jumelages administratifs organisés pour permettre la mise
à niveau des Etats candidats ont été une réussite.
Ils devraient être poursuivis après l'adhésion des
nouveaux membres.
- L'amélioration de l'accueil des étudiants étrangers,
sur le modèle des universités américaines, où
la prise en charge encourage la venue de ces jeunes.
- Un " benchmarking " européen autour
des problèmes communs des systèmes d'assurance sociale,
afin d'établir un diagnostic et d'étudier les solutions
qui ont fait leurs preuves.
- Un soutien particulier devrait être accordé
aux " jeunes entreprises innovantes ".
- Ancrer les relations franco- allemandes dans le projet
européen, avec l'institution de Conseils des Ministres franco-
allemands, en remplacement des Sommets bilatéraux (le prochain
aura lieu le 18 septembre). Un Secrétariat général
pour les relations franco- allemandes a été mis en place
et une conférence des Régions et des Länder devrait
devenir annuelle.
- Favoriser la connaissance de l'autre dès le
plus jeune âge. Il faut que tous les jeunes de 18 ans connaissent
au moins un autre pays européen.
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